Le 18 mars 2022, dans l’après-midi, nous foulâmes le sol islandais pour réaliser un circuit sillonnant les parties sud et sud-ouest de l’île : de la capitale Reykjavik, en passant par le Cercle d’Or, les fameux sites de Strokkur et de Gulfoss, le parc de Skaftafell, pour revenir vers la péninsule de Reykjanes.
Le circuit est stabiloté en orange.
La capitale, Reykjavik, qui signifie « baie des fumées », est une ville plutôt agréable avec son petit quartier historique flanqué de maisonnettes colorées.
Halgrims church dont la forme s’inspire des orgues basaltiques.
Son front de mer hérissé d’immeubles modernes à l’image du Harpa (salle de concert) dont la façade, véritable kaléidoscope, est composée de plus de 10000 vitres en nid d’abeille prenant au crépuscule des teintes fantastiques.
Sur le port, nous découvrîmes le Solfar, « le voyageur du Soleil », qui représente à la fois une arête de poisson et un drakkar regardant le soleil couchant, réalisé en acier inoxydable.
Le lendemain, 19 mars, nous partîmes pour le Cercle d’Or. Ce nom désigne les sites remarquables de Pingvellir, Geysir et Gulfoss.
Au cœur, le lac Pingvallavatn, « lac des plaines du Parlement », est le plus grand lac naturel d’Islande (84km²). Canards et oies sauvages y séjournent.
Le Pingvellir, «plaine du parlement », est un parc national qui vaut autant pour sa beauté que pour son importance historique. Il se situe à la frontière des 2 plaques tectoniques nord-américaine et eurasienne qui s’écartent de 5 mm par an.
Un sentier ponctué de panneaux explicatifs descend le long de la faille d’Almannagja, « faille de tous les hommes ».
Pour aboutir à l’hémicycle dans lequel les chefs de clans vikings se retrouvaient une fois par an. Cette sorte de cession parlementaire durait 15 jours et s’accompagnait de fêtes et de concours sportifs.
Ce fut le premier parlement fondé en 930.
Les chefs vikings réunis cherchaient des consensus pour régler les conflits et surtout édictaient des lois. Il fonctionna jusqu’en 1262, puis perdit peu à peu son pouvoir législatif quand l’Islande passa sous souveraineté norvégienne, puis danoise. Il devint alors une cour de justice jusqu’à la fin du 18ème siècle.
C’est à Pingvellir que fut proclamée, le 17 juin 1944, l’indépendance de l’Islande.
L’endroit est matérialisé par un mat où s’exprimait le diseur de loi.
Jusqu’à la cascade Oxarafoss très photogénique.
Nous nous dirigeâmes ensuite vers les chutes de Gulfoss. Elles sont parmi les plus belles cascades d’Islande. Hautes de 32 mètres, leur débit est particulièrement puissant.
Leur nom, « chutes d’or », est du à l’arc en ciel qui les englobe les jours de beau temps.
Puis direction vers le site Geysir pour assister à l’une des manifestations volcaniques de l’île : le geyser Strokkur. Il propulse, toutes les 5 à 10 minutes, une colonne d’eau et de vapeur de 10 à 15 mètres.
Nous poursuivîmes notre voyage vers le Secret Lagoon (Gamia Laugin en islandais) pour une surprenante détente : une baignade en extérieur, dans une eau à 38-40°C, dans un paysage hivernal, par vent fort mêlé de neige. Relaxation garantie.
Nous découvrîmes ensuite les cascades les plus célèbres d’Islande.
La cascade de Seljalanfoss qui provient de la rivière Seljalandsa issue de la fonte des glaces de l’Eyjafjallajökull. Elle est haute de 65m.
Puis la cascade de Skogarfoss sur le chemin de la rivière Skoga d’origine glacière. Elle est haute de 60m et large de 25m.
Selon la légende, derrière la cascade se trouverait un trésor caché par le viking Prasi Porolsson. Celui-ci aurait été découvert par un enfant. Malheureusement ce dernier ne pu emporter le lourd coffre et ne ramena qu’une poignée. Aujourd’hui cette poignée est conservée dans le musée de Skogar
Après un bon dîner et une nuit réparatrice dans l’hôtel Fosshotel Nupar, complètement isolé dans la plaine islandaise, nous partîmes en direction du parc de Skaftafell partie intégrante du parc national de Vatnajökull.
Le Vatnajökull est une calotte de glace composée de calottes glacière et de divers glaciers émissaires. Il a une superficie d’environ 7700km² (8% de la superficie de l’Islande), et recouvre 7 volcans. L’activité volcanique et la chaleur géothermique sont à l’origine de la formation de lagune du glacier et à certains endroits le long de son bord.
Ces lagunes sont le théâtre de crues glacières régulières, causant des dommages aux zones habitées au sud et au nord du glacier. Certaines des plus grandes rivières d’Islande prennent naissance dans les entrailles du glacier.
Le parc de Skaftafell offre le spectacle de glaciers s’écoulant dans la plaine islandaise. Notamment le glacier Skaftafellsjökull.
Puis nous primes la direction de la lagune glacière de Jökulsarlon issue du glacier Breidamerkurjökull. C’est le plus grand (30km²) et le plus profond lac glacière d’Islande (260m), parcouru de nombreux icebergs qui s’échappent directement vers l’océan par un petit bras de rivière.
La lagune est peuplée d’une belle faune de poissons, surtout marins qui arrivent lors des marées, mais aussi de phoques venant se rassasier.
On y trouve aussi de nombreux oiseaux de mer comme les sternes arctiques, les goélands, les pingouins torda ou les eiders (grands canards migrateurs).
A l’embouchure du bras de rivière, se trouve la plage des diamants.
La beauté du lieu est due à la présence du sable noir et des multiples blocs de glace qui viennent s’y échouer (les diamants). Ces derniers sont de multiples couleurs, du bleu glacier au blanc, en passant par le transparent ou même le noir. Malheureusement absents.
Sur le retour vers notre hôtel, nous nous arrêtâmes devant une chapelle pour y découvrir le toit végétalisé offrant de bonnes performances acoustiques et thermiques. Cette pratique fut abandonnée au début du 20ème siècle au profit des maisons en bois aux toits très colorés.
Retour à notre hôtel Fosshotel Nupar pour y apprécier son écrin sauvage.
En début de soirée, nous partîmes nous isoler dans l’espoir d’assister à l’un des plus beaux spectacles visibles à cette latitude : les aurores boréales.
Et l’Islande nous récompensa par de bonnes conditions météorologiques, une ponctualité d’apparition des aurores. Au début timide, puis elles s’amplifièrent pour embraser tout le ciel.
Le dernier jour, nous primes la direction de la péninsule de Reykjanes.
Un premier arrêt dans un paysage très typique de l’Islande : un champ de lave recouvert de mousse.
Puis la ville Vik, avec son adorable petite église perchée sur sa colline. C’est une localité de 500 habitants, de services et de commerces. Elle est considérée comme particulièrement à risque en cas d’éruption du volcan glacière Katla sous le Myrdalsjökull. Celui-ci fait l’objet d’un suivi continu.
Puis ce fut la découverte de la plage de Reynisfajara caractérisée par son étendue de sable noir surmontée à l’est de colonnes de basalte. Il s’agit d’une ancienne coulée de lave basaltique qui, en se refroidissant il y a 40 millions d’années, a donné naissance à cette structure caractéristique.
Puis, nous nous déplaçâmes à l’extrémité ouest, au cap Dyrholaey pour admirer de haut la plage de Reynisfajara.
Le lieu est aussi une véritable réserve naturelle pour les oiseaux (qui est d’ailleurs protégée en étant fermée de mai à juin pendant la période de nidification). On y trouve en effet des macareux, des fulmars, des sternes ou des mouettes.
Un autre arrêt pour faire causette aux chevaux d’Islande.
L’Islandais est un cheval de petite taille, vraisemblablement les descendants directs des montures amenées en bateau par les vikings. Les importations de chevaux sont interdites sur l’île depuis le xe siècle et de ce fait, l’islandais n’a pas subi de croisements depuis les années 900. Il resta très longtemps une race exclusive à l’île d’Islande. La sélection naturelle lui permit d’acquérir une grande résistance aux conditions climatiques en se contentant d’une nourriture pauvre.
Leur particularité est de posséder fréquemment 5 allures : le tölt (le cheval a toujours au moins un pied au sol) et l’amble (marche rapide adoptée lors des courses) en plus des trois allures habituelles du cheval : le pas, le trot et le galop.
Nous terminâmes notre voyage par la péninsule de Reykjanes, « péninsule du cap des fumées ».
C’est un immense champ de lave et de cendre, ponctué ici et là de falaises, de lacs, de sources chaudes et de bassins de boue bouillonnants, enveloppés d’émanations de soufre.
Près de la centrale géothermique de Gunnunhver, une passerelle permet de s’approcher au plus près de ces marmites bouillonnantes qui dégagent d’impressionnants panaches de vapeur.
Le dioxyde de carbone et le sulfure d’hydrogène rendent l’eau acide et altèrent la roche de lave, générant ces très belles couleurs du sol.
Le Reykjanes est coupé en deux par le rift atlantique où les plaques américaines et eurasiatiques se séparent de 2.5cm par an.
Une touche de couleurs dans cette océan de noirs et de blancs (ce sont de vraies tulipes).
Nous prîmes ensuite la direction des falaises Reykjanesta, « cap des fumées », situées à l’extrémité sud-ouest de la Reykjanesskagi.
Une statue rappelle l’existence du grand pingouin mesurant jusqu’à 80 cm de hauteur. Victime d’une chasse implacable, surtout à la fin du 18e et au début 19e siècle, cet oiseau disparu.
Quelques photographies typiques du paysage islandais.
L’Islande offre de magnifiques paysages très contrastés sous le Soleil, avec un éclairage particulier sous cette latitude. L’appel d’y retourner est très fort.